Un don récurrent en soutien au théâtre canadien

Miriam Roland

« Je veux soutenir les dramaturges canadiens. Je préfère ne pas voir des pièces que j’ai déjà vues dans d’autres villes nord-américaines. Je veux voir quelque chose propre à Montréal, me plonger dans la vie des gens qui vivent ici. »

Miriam Roland a un esprit curieux. Lorsqu’elle a quitté la Californie pour s’installer à Montréal en 1978, elle était déterminée à en apprendre le plus possible sur la métropole et le Québec, sur leur histoire et leur culture. Le théâtre était un excellent moyen d’étancher sa soif de connaissances sur sa nouvelle patrie.

La première pièce que Miriam a vue au Centaur fut Balconville de David Fennario, une de ses pièces préférées encore à ce jour. Ce soir-là, elle a plongé tête première dans la culture de la classe ouvrière canadienne-française et a beaucoup appris… elle continue depuis à revenir voir d’autres grandes pièces de théâtre!

En plus d’être passionnée de théâtre, Miriam est une grande lectrice et assiste fréquemment à des conférences sur différents sujets, mais c’est par le théâtre qu’elle préfère élargir ses horizons. « Ça prend moins de temps que lire un livre, c’est plus long qu’une conférence, mais on ne voit pas le temps passer parce que c’est divertissant. Ça capte mon attention, du moins c’est ce à quoi je m’attends. »

Pour Miriam, le thème de la pièce est au centre de l’expérience théâtrale. Il provoque la réflexion et lève le voile sur d’autres facettes de la société. Elle doit se sentir émotionnellement interpellée par l’histoire et ses personnages. « Je veux ressentir de l’empathie, même pour les vilains. »

Découvrir le monde à travers le théâtre

Miriam prend plaisir à relever les points communs et le caractère unique des personnages. Elle aime trouver ce qu’elle a en commun avec eux et ce qui les distingue, voir comment ils abordent leurs problèmes et la façon dont leurs idées et leurs actions influencent sa propre vie. A Carpenter’s Trilogy de Vittorio Rossi illustrait la différence entre les Montréalais d’origine italienne et les Italiens de San Francisco, où elle habitait. Lorsqu’elle a vu A Raisin in the Sun de Lorraine Hansberry, Miriam a vécu la profonde déception et la frustration d’une famille afro-américaine qui travaille dur, mais qui est freinée par le racisme. Dans le docu-fiction Seeds d’Annabel Soutar, elle a ressenti la lutte des agriculteurs canadiens qui se noient dans une mer d’exploitations agricoles industrielles dominatrices.

« La création du fonds témoigne de mon soutien au théâtre canadien et de ma confiance dans le fait que le public montréalais continuera à fréquenter le Centaur pour la variété et la grande qualité de ses productions. »

Miriam apprend par le biais des épreuves des personnages et elle découvre des gens qu’elle n’aurait pas nécessairement l’occasion de rencontrer, comme les femmes si pittoresques de la pièce Les Belles-sœurs de Michel Tremblay. Elle profite également de ses voyages pour aller au théâtre. Elle dit avoir appris beaucoup plus en visionnant trois pièces sur la vie à Terre-Neuve lors d’une courte visite, qu’en lisant un livre ou en assistant à une conférence.

Miriam a d’innombrables souvenirs exceptionnels du Centaur, notamment un soir où les lumières de la salle se sont allumées après le deuxième acte pour que la police puisse faire sortir les gens de la rangée devant elle—la pièce a ensuite continué comme si de rien n’était. Sa nature curieuse aimerait bien faire la lumière sur ce petit incident. Elle a adoré For the Pleasure of Seeing Her Again de Michel Tremblay, traduite par Linda Gaboriau. « Une fois de plus, la pièce m’a permis d’en apprendre davantage sur la culture canadienne-française. J’ai adoré la façon dont il a décrit sa mère; c’était si beau. L’histoire était universelle et unique à la fois, avec une fin très dramatique. » La pièce la plus percutante que Miriam a vue au Centaur est Scorched du dramaturge, acteur et metteur en scène libano-canadien Wajdi Mouawad, également traduite par Linda Gaboriau. « C’est la seule fois au théâtre que j’ai entendu le public échapper un cri de surprise! ».

Quand elle le peut, Miriam profite des activités complémentaires, comme les causeries avec les acteurs après les représentations. Son esprit naturellement curieux y trouve beaucoup de plaisir. En tant que fidèle abonnée de longue date, Miriam aime avoir la possibilité de changer ses billets à la dernière minute.

Nous sommes très fiers que Miriam ait décidé d’établir un fonds de bienfaisance pour le Centaur. Ses raisons? « Je veux soutenir les dramaturges canadiens. Je préfère ne pas voir des pièces que j’ai déjà vues dans d’autres villes nord-américaines. Je veux voir quelque chose propre à Montréal, me plonger dans la vie des gens qui vivent ici. La création du fonds témoigne de mon soutien au théâtre canadien et de ma confiance dans le fait que le public montréalais continuera à fréquenter le Centaur pour la variété et la grande qualité de ses productions. »

Retour à La Société Imagination